Depuis de longues années, l’idée selon laquelle les enfants et adultes à haut quotient intellectuel (HQI) seraient particulièrement à risque d’échec scolaire ou de troubles psychologiques tourne en boucle dans les médias, un phénomène que Ramus et Gauvrit (2017) décrient et surnomment « La légende noire des surdoués ». Dans leurs récentes études (Ramus, 2023), les auteurs démontrent sans ambiguïté que les personnes à haut QI n’ont pas une plus grande prévalence de troubles mentaux que les personnes à QI moyen. Lorsque des différences sont observées, elles vont dans le sens inverse : les HQI ont notamment une plus faible prévalence de troubles anxieux et de stress post-traumatique, ont une personnalité moins névrotique, et souffrent moins d’isolation sociale. Seules la myopie et les allergies montrent une prévalence légèrement plus élevée chez les HQI.
Concernant l’échec scolaire des enfants à haut potentiel, un siècle de recherches sur l’intelligence générale ont montré que les scores de QI montrent systématiquement des corrélations positives avec la réussite scolaire (Ramus et Gauvrit, 2023; Brown et al., 2021; Guez, Panaïotis, et al., 2018), avec la performance dans l’emploi (Schmidt & Hunter, 2004), avec les revenus (Brown et al., 2021), avec la santé (y compris mentale) (Der et al., 2009) et avec l’espérance de vie (Batty et al., 2009). Autrement dit, l’intelligence semble être de manière générale un facteur positif dans la vie des gens, quel que soit l’aspect de la vie considéré.
Comments